Record Canadien Saut de nuit sept 2019
Le ciel n’est plus une limite
Des parachutistes émérites ont dépassé les limites du ciel le 9 septembre à l’École de parachutisme Voltige 2001. Ils ont établi un record canadien de 13 sauteurs exécutant une formation en chute libre durant la nuit. C’est le premier record de ce genre au Canada.
Dans le cadre de cet exploit, Yoann Perrier, parachutiste depuis 2009, a vécu sa première expérience en tant qu’organisateur d’un record. Avec ses 3000 sauts, il a déjà pris part à des performances sportives notables, dont le record du monde où 219 sauteurs ont exécuté une série de deux figures pendant la chute libre.
Les 13 parachutistes ayant pris part à ce nouveau record canadien ont tous déjà participé à différents événements sportifs d’envergure, mais se rassembler pour ce saut représentait l’occasion d’enrichir leur bagage d’expérience et de s’amuser dans le même but commun : accomplir l’inaccompli.
Pour Geneviève Emond, seule parachutiste féminine présente, ce fût un événement clé en main fourni par Yoann. « Lorsqu’on m’a offert de participer au record, ça m’a tout de suite tenté. […] Je n’avais aucunement réalisé que j’étais la seule femme à bord de cette aventure avant que quelqu’un ne le pointe à la pratique au sol. » confie-t-elle.
Les participants ont dû ajuster quelques éléments du saut la journée même afin de se conformer aux exigences requises pour l’homologation du record.
Sky is the limit, dit-on. Ces limites, les parachutistes les ont dépassées depuis belle lurette, mais organiser un saut de nuit représente un défi en raison des facteurs de risques supplémentaires qu’il entraîne.
Sauts de nuit
Les sauts de nuit sont effectués à la pénombre et peuvent se faire aux mêmes altitudes que les sauts réguliers. Tout comme les sauts qui se font durant le jour, le plus grand danger est lors des manœuvres une fois le parachute ouvert et à l’atterrissage.
Afin de diminuer ces risques, les sauteurs étaient munis de dispositifs d’éclairage de type DEL et ont reçu des consignes strictes concernant le circuit d’atterrissage. La zone de sauts était éclairée à l’aide des phares de plusieurs automobiles et d’un puissant projecteur situé au centre du terrain.
La pleine lune permet aussi d’éclairer le sol. Elle est d’autant plus lumineuse lorsqu’elle est en phase de grossissement. D’après le responsable du saut, « on a plus ou moins une semaine de lune parfaite par mois et, sur cette période, il ne faut pas trop de vent ni de nuages ».
Dans le cadre du record, un caméraman filmait la formation en chute libre à l’aide de lampes de poches, mais Yoann Perrier aimerait trouver une meilleure solution pour la prochaine fois.
D’autres défis
Afin d’homologuer cet exploit, il a fallu vérifier la réglementation existante pour s’assurer de remplir les exigences. Un juge de l’Association canadienne de parachutisme sportif a visionné les images du saut dans le but d’approuver le record.
L’organisateur du saut a été contraint de reporter l’événement à trois reprises avant de voir cet accomplissement devenir réalité le 9 septembre dernier. « Il ne faut pas plus de 10 mph de vent (soit 16 km/h) au sol et idéalement dans les 5000 pieds pour la partie sous voile. C’était ça notre plus gros souci. » explique Yoann Perrier.
La disponibilité de tous les participants, du pilote et de l’équipe de gestion au sol a aussi été un casse-tête à résoudre. Il a fallu trouver des dates où toutes ces personnes étaient disponibles au même moment et où les conditions météorologiques permettaient la réalisation d’un saut de nuit.
Quelle est la suite?
L’atmosphère était palpable lors de l’annonce du juge présent sur les lieux pour annoncer l’obtention du record. Les participants et leurs supporteurs étaient emballés et l’idée de repousser les limites a vite germée. Comme les records sont faits pour être battus, les parachutistes qui ont réalisé cette performance rêvent déjà d’un saut à 20 personnes ou d’une séquence de figures en chute libre.
Qui sait ? Le ciel n’est plus une limite !
Félicitations à tous les participants :
Pascal Blais, Philippe Boisjoli, Michel Dessert, Arnaud Duplessier, Geneviève Emond, Luc Geoffroy, Jonathan L’Écuyer, Daniel Lepôt, Sean Paquet, Yoann Perrier, Benjamin Poiret, Thomas Tiberghien et Philippe Veillette.
Un merci particulier au caméraman Steven Bittan, au pilote Jocelyn Brunet, au juge Rodger Terio et à l’École de parachutisme Voltige 2001.
Auteur : François Bertrand-Potvin