Un saut de parachute: Les 60 minutes avant 60 secondes d’éternité! – Partie 1
Note au lecteur: Cet article de blogue sera publié en deux parties.
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Basé sur un texte original de Manon Corbeil, écrit alors qu’elle était parachutiste novice. Onze années plus tard, elle compte désormais 650 sauts. Aujourd’hui, elle vous fait voyager dans l’heure qui précédera votre saut en tandem et vous raconte à quel point vos expériences sont similaires!
Ma très bonne amie Lizanne et moi échangions quelques courriels il y a de cela environ deux semaines… On jasait de mes sauts en parachute et elle me disait ne pas comprendre comment j’y arrivais. En effet, pour elle, l’idée de se lancer en bas d’un avion, à 13 500 pieds au-dessus de la terre est tout à fait impensable !
C’est alors que je me suis posée la question : « Mais, en effet, comment j’y arrive, donc? ».
Comment font-ils, tous ces gens qui viennent vivre leur toute première expérience de parachute, chaque jour, chez Voltige ?
Quand on y pense sérieusement, il n’y a rien de plus fou que de se lancer en bas d’un avion! À la base, tout le monde sait que l’être humain n’a pas été conçu pour ça!
Puis, j’ai eu l’idée de lui expliquer, dans mes mots, comment, je vis un saut! Peut-être y trouverai-je la réponse?
L’arrivée à l’école de parachutisme
Le premier saut de la journée… Ouff… Ce qu’il n’est pas évident à faire! Au niveau de la fébrilité, c’est exactement pareil à mon premier saut en tandem!
Une fois arrivée sur les lieux, la toute première chose que je dois faire, avant même de saluer mes amis? Je dois visiter le p’tit coin… Je le jure!!! Sauter en parachute est le laxatif le plus efficace qui soit! Et c’est naturel en plus!
Puis, je viens saluer mes amis, je range mon sac, je sors mes vêtements, mes souliers et je regarde le ciel, indécise. Bref, je prends mon temps… Je ne veux plus vraiment y aller, je tourne en rond et je pique des brins de jasette à tout le monde. Je raconte mes peurs et en même temps, j’essaie de ne pas trop en parler pour ne leur accorder trop de mon énergie!
Les parachutistes réguliers plus expérimentés me rassurent et finissent par me «crinquer». Je prends mon petit courage et je vais me «manifester» (c’est le terme utilisé quand on va s’inscrire sur un vol).
La préparation d’un saut en parachute
Environ au même moment, je note qu’un groupe de passagers tandem vient d’être appelé à la formation. Ils regarderont bientôt une vidéo leur expliquant le déroulement d’un saut en parachute, les éléments de sécurité nécessaires et ils pratiqueront la position de chute libre. Je regarde leurs visages, ils sont nerveux et excités… comme moi!
Je me renseigne auprès d’un instructeur pour savoir quel est le circuit d’atterrissage en place à ce moment précis. Ensuite, j’enfile une combinaison de saut, je demande un parachute, un casque et un altimètre. Je procède à la vérification de cet équipement: il y a une procédure obligatoire à suivre pour la vérification du parachute, de l’altimètre et de l’altison (altimètre auditif)…
Et puis là, je prends un petit moment à l’écart pour me relaxer et tout revoir dans ma tête. Je visualise mon saut étape par étape. Il y aura d’abord la sortie de l’avion, puis la chute libre, l’ouverture du parachute, le temps sous la voilure, puis l’atterrissage… Tout est pensé, tout est visualisé.
Quand j’ouvre les yeux, je constate que le groupe de passagers tandem est maintenant à l’habillage. Eux aussi ont revêtu une combinaison de saut et leurs instructeurs ajustent les harnais. Pendant ce temps, les caméramans captent ce moment de préparation unique pour chaque passager. C’est l’occasion pour chacun de construire une relation de confiance avec son instructeur tandem, avant d’aller visiter leur bureau: le ciel!
La montée en avion, c’est aussi la montée des émotions!
C’est maintenant l’heure de mon envolée, je me rends à l’embarquement… Là, il y a tout le monde qui prendra le même avion que moi. Il s’y trouve toujours une personne qui possède les qualifications pour contre-vérifier une parachutiste novice (communément appelé : bébé-oiseau) comme moi… Mon équipement est vérifié une 2e fois par cette personne.
Pendant ce temps, je vérifie mes poignées (premièrement celle du parachute principal, ensuite, celle de largage et puis, celle du réserve). Évidemment, j’me dis que je ne veux me servir que de la première!!! Au travers de tout ça, je sens pleins de papillons dans mon ventre et j’ai souvent besoin de prendre de grandes inspirations…
Puis, l’avion arrive… C’est le temps de monter à bord, les moteurs résonnent font souffler un vent fort. Les instructeurs tandem guident leur passager vers l’appareil et je les vois disparaître à l’intérieur de la carlingue un par un. J’embarque dans les derniers car je ferai partie des premiers à sauter. Je donne la «poignée de main» à André, le responsable de l’embarquement.
Ce petit rituel vraiment sympa est encore tout nouveau pour moi! Je prends place dans l’avion et j’attache ma ceinture. Il roule vers le bout de la piste, quelqu’un ferme la porte, alors que les moteurs sont poussés à fond… C’est le décollage!
À ce moment-là, il y a 50 milles choses qui se déroulent dans ma tête. Mon cœur commence à battre très vite. Je ressens un mélange de peur et d’excitation. J’ai hâte et je n’ai plus hâte en même temps. Mes pensées se tiraillent entre elles!
Vous voulez connaître la suite?! On vous donne rendez-vous demain…