Sauter en parachute: De multiples disciplines – Partie 1
Note au lecteur: Cet article de blogue sera publié en deux parties.
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Les parachutistes disent parfois qu’un saut a semblé durer une petite éternité: « C’est justement de cette capacité à saisir la « lenteur » d’une minute de chute libre que naissent les différentes disciplines sportives du parachutisme!»
Si vous avez fait un saut en parachute chez Voltige, vous avez vécu toute une cascade d’émotions à l’approche de la porte grande ouverte de l’avion, suivie de l’exaltation de la chute libre! Vos sens ont probablement été tellement stimulés que vous avez perdu le fil des 60 secondes qui se sont écoulées. L’excitation, l’adrénaline, l’instinct de survie, le son et la sensation du vent, le paysage à perte de vue, dont la vue de Montréal et votre caméraman qui vous fait des grimaces y ont sûrement contribués. À l’atterrissage, la majorité des invités tandem nous disent avec surprise que cette minute de pur bonheur a passée à la fois trop vite et lentement. C’est justement de cette capacité à saisir la »lenteur » d’une minute de chute libre que naissent les différentes disciplines sportives du parachutisme!
À priori, considérer que le parachutisme est un sport comme un autre peut sembler surprenant. Après tout, il est plus qu’improbable que le saut en parachute fasse un jour son apparition aux Jeux olympiques! Toutefois, il n’en demeure pas moins un sport structuré par des compétitions amicales, nationales ou internationales. Des juges évaluent la prestation des athlètes, leur attribuent une note, puis procèdent à un classement. Il y a des remises de médailles ainsi que les honneurs qui vont avec. D’ailleurs, pour atteindre un tel calibre, cela nécessite souvent des milliers d’heures d’entraînement!
Le grand rôle des caméramans
D’abord, profitons-en ici pour aborder l’importance du caméraman. Pour presque toutes les disciplines que nous découvrirons dans les prochains paragraphes, le caméraman fait partie intégrante des athlètes et sa prestation au cours du saut en parachute est primordiale.
Sa vidéo doit ramener l’entièreté de la performance. Si le cadrage empêche de voir ne serait-ce que le bout du petit doigt d’un athlète, ce dernier va perdre des points et, dans certains cas, pourrait se voir disqualifié. Le rôle du caméraman représente donc une discipline en soit, tout autant que celle de la personne qui performe devant sa lentille. Il faut être rigoureux et ça prend beaucoup de pratique pour devenir un bon caméraman.
Vol relatif – Équipe de 4 (de 8, de 16 ou de »Bigway »)
Le vol relatif désigne l’ensemble des sauts en parachute effectués sur le ventre. Bien que ce soit la discipline récréative la plus accessible aux débutants, elle est très exigeante à pratiquer en compétition! Pour bien comprendre un saut en parachute, il faut se mettre en tête qu’à 200km/heure le vent créé par la chute libre agit un peu comme l’eau. C’est-à-dire qu’il créé une résistance sur le corps. Pour s’y mouvoir avec aise, il faut comprendre que l’on s’y frappe et qu’on peut s’en servir pour nous propulser dans la direction de notre choix.
Lorsqu’effectué en petits groupe (4, 8 ou 16), on dit du vol relatif qu’il est dynamique! C’est-à-dire qu’il requière beaucoup de mouvements, de virages, de précision et d’ajustement pour rester au même niveau que nos coéquipiers. On évalue la réussite en calculant le plus grand nombre de figures différentes complétées (prédéterminées au sol et/ou imposées par des juges) au cours du même saut de parachute, en un nombre de secondes spécifiques. Pour qu’une figure soit considérée complétée, tous les participants doivent être accrochés les uns au autres, par des poignées (appelées »grips ») cousus sur les combinaisons de saut.
On parle de »bigway » quand plus de 16 parachutistes, participent au même saut. L’objectif est alors de se rejoindre en chute libre de manière contrôlée pour effectuer, une ou plusieurs figures prédéterminées ressemblant à de gigantesques mandalas. Cela peut sembler banal d’un œil extérieur, mais il faut une grande maîtrise de son corps et une bonne connaissance des caractéristiques du vent. Par exemple, au fur et à mesure que les parachutistes s’accrochent les uns aux autres, du centre vers l’extérieur, ils ralentissent, car la formation offre une plus grande surface de résistance au vent. Il devient alors difficile pour ceux qui ne sont pas accrochés de ralentir leur chute afin de rester au même niveau que la formation. Aussi, le temps compte… Il faudra bientôt se séparer, s’éloigner les uns des autres pour ouvrir les parachutes de façon sécuritaire. En contre partie, la figure n’est réussie que si tous les parachutistes ont réussi à s’accrocher.
Ainsi, il est possible de faire du vol relatif à 2 jusqu’à un nombre exponentiel. Le record mondial est un saut en parachute comprenant 400 parachutistes. Ils se sont tous rassemblés dans le ciel pour former une seule figure. C’était en 2006, en Thaïlande. C’est toujours surprenant de les voir ouvrir leur parachute tous en même temps. Cela ressemble à un feu d’artifice en plein jour. L’ouverture simultanée d’autant de parachutes résonne dans l’air comme le son du tonnerre. Et c’est sans parler de la variété de couleur puisqu’ils ont tous une voilure différente.
Freefly
‘’ Lors de la chute libre, il n’est pas obligatoire d’adopter une position arquée sur le ventre. Il est possible d’apprendre à voler sur le dos, en position assise et même sur la tête. Le Freefly, c’est la discipline du parachutisme qui consiste à voler dans toutes ces positions. ‘’
‘’ Comme son nom l’indique, le Freefly, c’est la liberté de choisir sa position de vol. Le taux de chute (vitesse de chute libre) est considérablement plus grand que lors d’un saut sur le ventre puisqu’il y a moins de surface du corps exposée au vent. Cette augmentation de la vitesse de descente diminuera le temps du saut en parachute. Par comparaison, un saut de Freefly durera en moyenne 30 à 40 secondes tandis qu’un saut sur le ventre durera environ 60 secondes. ‘’ – Explications de Julien Renaud, participant à la tentative de record du monde 2023 de chute tête en bas (Head down) à 200 participants.
200 participants pour un seul saut en parachute?! Eh oui, comme pour le vol relatif sur le ventre, le vol en groupe existe aussi en Freefly! Ce genre de saut ou les participants sont aussi nombreux est souvent statique, c’est-à-dire que tous les parachutistes tentent d’accomplir une figure prédéterminée dans la même position.
En contrepartie, il existe des sous-disciplines dynamiques du Freefly, comme le Freefly artistique qui consiste à performer un ballet aérien dans le ciel ou le VFS/VRV (Vertical Formation Skydiving- 4 ways) ou 4 parachutistes effectue une chorégraphie, incluant des transitions entre les positions, tête en bas, assise et tête en haut, le plus rapidement possible… On se risquerait à le décrire comme un set carré badass!
Équipe »SDC CORE » de VFS à 4 parachutistes, Skydive Chicago – Vidéo: Keith Creedy